
Prise en charge du diabète de type 1 : années 90 VS aujourd’hui
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Nous sommes en 1992, j’ai 15 ans et me voici DT1.
Avant mon diagnostic, je ne connaissais rien au diabète.
J’avais vaguement entendu dire qu’il ne fallait pas manger de sucre et que certaines personnes se faisaient des piqûres, rien de plus…
Du jour au lendemain, je me suis retrouvée avec une sacoche pleine de matériel pour pouvoir prendre en charge mon diabète.
Ce matériel qui a son importance pour le contrôler, le traiter, pallier aux effets indésirables (hypoglycémie, hyperglycémie), surveiller les complications (acétone)…
A l’époque, j’avais opté pour un vanity afin de transporter tout ce dont j’avais besoin.
Vous allez me dire “les années 90, c’est quand même pas si loin”. Oui mais pourtant… Depuis les années 90 les choses ont évolué et les technologies ont changé la donne dans la prise en charge du diabète de type 1.
Avant/après du matériel de gestion du diabète de type 1
Et si on prenait comme exemple le contrôle de la glycémie ?
Matériel | 1992 | 2020 |
Appareil de glycémies | Grand | Petit, plus discret |
Résultat en 60 secondes | Avec capteurs de glucose en continu : instantané
En capillaire : 10 secondes |
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Encombrant | Parfois intégré à un smartphone | |
Grosse goutte de sang nécessaire à la mesure | Microgoutte de sang nécessaire à la mesure | |
Historique de l’appareil :
Limité à la dernière glycémie. |
Historique de l’appareil :
Total de glucides consommés, dose d’insuline, moyenne glycémique, estimation de l’hémoglobine glyquée, durée dans la cible… |
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Auto-piqueur | Micro-lancettes, qui permettent de piquer soi-même le bout du doigt.
L’auto-piqueur est rapidement arrivé, mais sans contrôle de la profondeur de l’aiguille. Douloureux avec des traces de trous sur le bout des doigts en attendant la cicatrisation. Une lancette par ponction capillaire et une seule à la fois dans l’auto-piqueur. Encore une trousse avec du matériel… |
Auto-piqueur capillaire avec graduation du seuil de profondeur de l’aiguille.
Minimise la douleur à la ponction. |
Contrôle de l’acétone | Utilisation de bandelettes urinaires car on ne mesurait que l’acétonurie.
Réponse imprécise +, ++ OU +++ ! Bandelettes non remboursées par la Sécurité Sociale en France. |
Utilisation d’une bandelette de contrôle sanguin.
Résultat chiffré qui permet d’adapter les gestes thérapeutiques. |
Suivi de l’évolution des résultats glycémiques hebdomadaires | Carnet de suivi, stylo. | Enregistrement sur le glucomètre ou le téléphone et possibilité d’envoyer les courbes par mail au diabétologue.
Rapide, facile, pratique ! |
La diététique dans la prise en charge du diabète de type 1
Je me souviens qu’en 1992, il m’était interdit de manger tout produit sucré. Alors stop aux glaces, chocolat, gâteaux. En dessert, je me contentais de fruits et yaourts natures.
Petite anecdote : lors d’un repas de famille chez ma grand-mère, au moment du dessert je vois des beaux gâteaux… puis une assiette. Ma grand-mère m’avait gentiment préparé une assiette de fromage ! Belle attention, mais un peu frustrant quand on a 15 ans.
En résumé j’avais le droit de prendre 2 tartines de pain au petit déjeuner, 3 pommes de terre et une tartine le midi, et 2 tartines ou équivalent le soir.
Les choses ont complètement changé ! Ma fille, qui vit aussi avec un diabète de type 1, a le droit aux petits déjeuner variés avec un jus de fruits proposé, même en hospitalisation. Pour moi, le jus de fruits n’était qu’un traitement de l’hypoglycémie. Quelle innovation dans la prise en charge diététique chez les DT1 !
L’insulinothérapie fonctionnelle représente une véritable avancée.
La prise en charge actuelle nous permet de manger ce que l’on souhaite et ainsi d’ajuster sa dose d’insuline en fonction.
En 1992, j’avais 2 injections d’insuline semi lente et il n’existait pas de bolus pour le repas ! L’équilibre était vraiment compliqué.
Repas définis, doses strictes, contrôles contraignants. Voilà comment j’ai vécu ma prise en charge au début de ma vie avec un diabète de type 1.
Heureusement, les innovations dans les prises en charge permettent aujourd’hui d’être plus libre, avec un contrôle simplifié, informatisé et transmissible facilement aux équipes médicales. Les traitements sont de plus en plus innovants, tendent vers l’automatisation et la personnalisation.
Quant aux contraintes alimentaires, elles sont beaucoup moins nombreuses.
Le diabète de type 1 reste une maladie chronique qui n’est pas facile à gérer au quotidien. Mais grâce à toutes ces innovations, je me sens de plus en plus libre.